Karl Kautsky - Le chemin du pouvoir

CHAP, lX. - UN NOUNEAu SlÈCLE DE R1'.;vou:T10NS 165 servir la chose publique, mais ceux qüi savent s'adapter avec le plus de souplesse et de complaisance à leurs be_soins et à leurs penchants. . A ces causes générales de décadence morale et intellectuelle de tous les dirigeants, dès qu'ils sont entrés dans le stade conservateur, il faut en ajouter d'autres plus spéciales qui sont propres à notre époque et découlent du caractère _particulier du capitalisme. Autrefois, les dirigeants se recrutaient dans la classe des exploiteurs; du moins ceux-ci se réservaient-ils les plus hautes fonctions dans l'appareil politique. La classe capitaliste, au contraire, est tellement absorbée par les affaires qu'elle abandonne la politique à d'autres personnes, lesquelles ne sont au fond, il est vrai, rien de plus que ses commis; tels sont dans les pays démocratiques les politiciens professionnels, parlementaires et journalistes, sous le régime de l'absolutisme les gens de cour, dans les pays de constitution intermédiaire un mélange confus de ces deux éléments où c'est tantôt l'un, tari tôt . l'autre qui prédomine. Tant que l'exploitation capitaliste est encore faible, épargner e!'>tle mot d'ordre du capital et il cherche à l'inculquer aux services de l'Etat. La p.etite bourgeoisie reste bon gré, mal gré fidèle à ce mot d'ordre; le gros capital, au contraire, à mesure que l'exploitation q~'il exerce gagne en intensité, étale un faste et une dissipation qui finissent par faire des progrès aussi insensés que ceux des armements et revêtent des formes aussi extravagantes. B1bliotecaGino Bianco

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