Karl Kautsky - Le chemin du pouvoir

CHAP. VIII. - AGGRAVATION DES ANTAGONISMES 131 comme il est naturel, le prolétariat s'intéresse de nouveau aux réformes sociales, aux lois de protection ouvrière. Or, il rencontre sur ce _terrain ·.une stagnation générale dont il n'est pas possible de sortir à l'aide des institutions politiques actuelles, étant données les forces relatives des partis en présence. Par stagnation il ne faut pas entendre le marasme complet, chose impossible dans une société aussi furieusement agitée que la nôtre, mais plutôt un ralentissement dans la marche du progrès, ralentissement qui ressemble à un arrêt, à un recul même, si l'on compare cette marche avec l'allure de la révolution technique et économique et l'intensification de l'exploitation. Et ces progrès d'u11e lenteur incroyable, il faut les préparer, les arracher de plus en plus par d_e grandes luttes menées surtout par les syndicats. Les charges et les sacrifices qu'elles exigent grandissent rapidement et, en fin de compte, l'emportent de plus en plus sur les résultats positifs. C'est qu'il ne faut pas oùblier que notre act_ion positive et réformatrice n'a pas seulement pour effet de fortifier Je prolétariat; elle pousse aussi nos adversaires à nous opposer une résistanc-e de plus en plus énergique. Plus les luttes pour les réformes sociales reprennent le caractère de luttes politiques, plus les· syndicats d'entrepreneurs s'efforcent d'amener les parlements et les gquvernements à user de rigueur envers les ouvriers et leurs organisations et à mutiler leurs droits politiques. C'est ainsi que la lutte pour les droits politiques se 81blioteca Gino Bianco

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