Karl Kautsky - Le chemin du pouvoir

CllAP. VIII, - AGGRAVATJON DF.S ANTAGONISMES 125 Si à tout cela il s'ajoute une crise qui· entraîne un chômage étendu, éomme celle qui éclata à la fin de I;année 1907, la situation •du prolétariat devient terrible. C'est justement le cas en ce moment. Or, le prolétariat ne doit pas compter voir .après ia crise un essor analogue à celui des ·années 1895 à 190;. Les prix élevés des vivres subsisteront ou même. augmenteront encore; l'afflux de la main-d'œuvre étrangère à bas prix ne. cessera pas non plus; au contraire, il reprendra de plus belle dès l'avènement d'une meilleure conjoncture. Les syndicats d'entrepreneurs surtout formeront plus-que jamais un cercle de fer qu'il ne sera pas possible_ de briser par les méthodes purement syndicales. · Si importants, si indispensables même que soient les syndicats pour le présent et pour l'avenir, nous ne devons pas espérer qu'ils feront encore accomplir au prolétariat, par des méthodes purement syndicales, des progrJs aussi considérables que dans les 12 dernières annéès. Nous devons même nous attendre à ce que l'adversaire retrouve temporairement la force de refouler la classe ouvrière. Déjà dans les dernières années de prospérité, lorsque l'industrie battait son plein et se plaignait constamment du manque de bras, les ouvriers ne réussissaient plus, chose digne de remarque, à faire augmenter leur salaire réel, c'est-à-dire exprimé non en argent, mais en moyens de subsistance; ce salaire tendait plutôt à_baisser. C'est ce qui a été démontré en Allemagne par des enq~êtes privées pour diffé- • J Biblioteca Gino Bianco

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