Karl Kautsky - Le chemin du pouvoir

.. 112 LE CHEMIN DU POUVOIR pression politique du prolétariat. En France; les dernier.; restes de l'ère de persécution qui avait suivi la Commune avaient déjà disparu. Il est vrai que les réformes sociales, la légisfation ouvrièr~ n'avançaient pas. L'époque la plus favorable à leur progrès, c'est celle où l'industrie capitaliste est assez développée pour ravager si visiblement la santé publique qu'il devient.urgent d'y porter remède; encore ne faut-il pas que le capital industriel exerce un empire absolu sur l'Etat et la société; il est n·écessaire qu'il se heurte à l'opposition énergique de la petite bourgeoisie, de la propriété foncière et d'une partie des intellectuels, et, en même temps, il faut encore qu'on puisse croire possible de contenter le prolétariat, qui commence à devenir une force, par quelques mesures de protection ouvrière. Or, telle était la situation où se trouvait l'Angleterre dès 1840. C'est alors que fut adoptée la mesure la plus importante de sa législation sociale, la journée de dix heures pour les ouvrières (1847). _.< L'Europe c,ontinentale suivit clopin-clopant. Ce ne fut qu'en 1877 que la Sui~se obtint la loi confédérale sur le travail d~ns les fabriques, loi qui fixa à 11 heures la journée,maximum pour les travailleurs des deui sexes. L'Autri·che adopta en 1885 la même journée maximum. Le revirement politique qui suivit la chute de Bismarck apporta aussi en Allemagne et en France quelques petits progrès. En 1891 fut adoptée en Allemagne la loi du code industriel fixant à 1 I heures la jour.née maximum pour les femmes non protégées Biblioteca Gino Bianco

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