Karl Kautsky - Le chemin du pouvoir

l O!J. LE' CHITTUX DU J:>OUVOIR la situation politique, le prolétariat, se fondant sur l'expérience de presque tout un siècle de 1789 à 1871, continuait à nourrir l'espoir d'une _révolution prochaine qui naturellement ne serait pas encore son œuvre exclusive, mais celle:!de la petite bourgeoisie et du 1;>rolétariat, révolution dont il prendrait la direction, Étant donnée son importance accrue. C'est ce qu'attendaient, non seulement quelques marxistes « orthodoxes », tels qu' Engels et Bebel, mais aussi des politiciens positifs sur lesquels le marxisme n'a.vait nullement déteint, Bismarck par exemple. La nécessité,-à laquelle il croyait dès 1878, de recourir à des lois d'exception contre la social-démocratie, bien que le parti n'obtînt pas encore un demi-million de voix, c'est-à-dire moins de IO o/o des votants et moins de 6 o/o des électeurs; le projet désespéré qu'il nourrissait de pousser la social-démocratie à descendre dans la rue avant qu'elle tût devenue par trop puissante; tout ceci ne syexplique que parce qu'il croyait voir déjà venir la révolution de la petite 1-ourgeoisie et du prolétariat. Et, en effet, toute une série de circonstances confirmaient cette opinion, abstraction faite du souvenir des expériences du siècle passé. En 1873 éclata en Europe la crise économique la plus grav.e, la plus étendue et la plus longue qu'on ait vue jusqu'alors; ~lle dura jusqu'en 1887. La misère qu'elle engendra dans le prolétariat et la petite bourgeoisie, la pusillanimité qu'elle produisit dans les milieux ,capitalistes furent encore aggravées par Biblioteca Gino Bianco

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==