90 LE CIIEMIN DU POUVOill tout le territoire national et embrassant les métiers les plus différents. C'est l'Allemagne qui a le mieux réussi à cet égard; non seulement en France, mais aussi en Angleterre, au pays d~s vieilles trades-unions, les organisations syndic~les et politiques sont encore très divisées. Cependant, si rapide que soit la croissance des organisations prolétariennes, elles ne réussiront jamais à une époque normale, non révolutionnai.re, à grouper I ' tous les travailleurs du pays; eHes ne renfermeront jamais qu'une élite que 'des particularités professionnelles, locales ou in<livid ùelles favorisent et qui · s'élève ain.si au-dessus de la grande masse de la populati'on. Par ~-ontre, en temps de révolution, alors que les plus faibles eux-mêmes se découvrent des ca- . pacités ~t un tempérament belliqueux, le recrutement des organisations de classes_n'a de limites que celles des classes dont elles re~résentent les intérêts. Or, il est bien remarquable que le prolétariat industriel forme dès aujourd'hui, dans l'empire allemand, Ja majorité, non seuleme·nt de la population, mais même des é'lecteurs. Le recensement de 19oj ne not:s a pà; encore .donné . de chiffres exacts rtlativen:ient à la classification de la population· onv'rière; nous ne possédons que les chiffres du recens':!ment de 1895. Or, en les compa-, rant avec les chiffres fournis par l'élection de 189..3, riOus faiSè>ns les constatations suivantes: 1 · En 189..3, le nombre des électeurs était de 10.628.292. D'autre part, il y avait, en 1895, 15.500.482 personnes Biblioteca Gino Bianco
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