Ernest Le Blanc - Les Carnot et le président de la République

- !;6 - pourpoint ; u Monsieur Carnot, étes-,~ous .ou 1~·étesvous pas candida !? " En c.e. temps déjà lomtam, on pouvait encore pa rler famllièrement a u futur p•·ésJdent de la République. J 'ajoutai : " Je vous pose la doubl e question pour vous donner pleine liberté de ne pas répondre. » M. Sadi Carnet me regarda une demi-s econde, puis en souriant il prononça ces pa rol es textuelles: " On ne sa it jamais s i on est candidat ; tout ce que je puis vous dire, c'es t que mon candida t sera celui qu t réunira su r son nom cinq cents voix r épublicaines n • .Te trouvai que c'était bien parlé et surtout bien pensé. C'est parce que M. Carnot pensa it et parlai t ai nsi que je sui s fort heureux, '/uoique mon candida! à moiait piqué une téte, que es cinq cents voix! républica ines demandées se soient portées sur lui Que dis-je, cinq cents? il en a eu plus de six cents. On lui a fai t bonne mesure. Je connais peu M. Sadi Carnet , quoique j'aie gardé le meilleur souvenir du temps où pendant la Défense, il travaillait avec nous à Tours et a Bordeaux, sus la puissance, sous l' incomparable impulsion de Gambetta. Je l'ai pourta nt assez vu pour étre certain que ce n'est pas, comme quelques un s le pré tendent. un tri~te et un renf•·ogn é. C'es t un tim1de et un affable.Ce n'est pas la mé rne cl'ose". Un de ses amis me disait : " Carnet ? un dou x obst iné ! " Doux, c'est excellen t. Obstiné; il n'y a que demi-mal, car on peut quelauefois avoir raison. L' important, c'est la loyauté et la droiture d'esprit et de car actère. De ce cOté-la, nous sommes bons. Il n':y a pas a craindre que le présiden t de la Républ!que donne ou la isse donn er des coups de poignard dans le dos à ses minis tres. Cela nous changera. L'a necdote qu"on vient de li1'e est caractéristique. Résumé. avec la concision e t le trait propres au s ty le de J"écriva in qui fu t un des plus chers et des plus dévoués entre !es am is

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