Ernest Le Blanc - Les Carnot et le président de la République

-61bonheur de sa naissance, aux leçons de san père. il doit au moins autant a la force de sa volonté, a la droiture dc san jugement, a la générosité natu relle dc son coeur. Sa~s doute, il n'est pas possible de P"évoir toute !"importance de la part politique qu"il est desti né a prendre dans ctes événements encore voilés aux regards les plus clairvoyants; mais, SI l'an tient compte de la fermeté de ses principes, des preuves d'attachement qu"il a données a la cause popu laire, de 1a sol idité et de la variété de ses connaissances, si l'an s'aide du souvenir de ses actions passées pour pressentir ses acLions à venir, il est incontestablement un des jeunes hommes politiques dans lesquels le pays peut piacer avec le plus de sureté ses espérances. Tout autorise à penser qu"il sera dans la vie publique ce que l'ont toujours vu ceux qui l'an t connu Uans la vie privée; et tous ceux qui l'an t ainsi connu, r ont estimé et aimé, pal'ce qu'ils le savtmt. sincère, réflécbi, doué d'une énergie calme, qui se concilie ave.c une grande douceur de caractère et une parf'aite aménité, ennemi de toute ostentu.tion,. familier camme J'était san père avec tous les senLiments !es plus honOI'ables et !es plus élevés , et pJèt en toute circonstance à toute espèce de dévouement. Aujourd'hui M.J HippolyteCarnot, doyèn du ·sénat, est un nlerte viei ll ard de quatr·e-vingt si x ans, au v isage souri ant, entouré d'un collier de barbe bianche. Il por·te allègrement ses années, pu isqu' il demeur e au cinquième érage du n• 122 de la rue de la Boetie. L"appar tement est modeste : le salon, aux meubles d"acajou fon cé par le temps, et r ecou vert de velours rouge, es t orné d'un superbe buste en marbr·e blanc du gr and Carnol. C'est l a qu"il v i t pendant l es sessions du Sénatdont il ne manque pas une séance. Il a refusé d'habiter l"El yséc, a còté de son fil.s :

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==