Ernest Le Blanc - Les Carnot et le président de la République

-8notaire de Nolay, « successeur de son père », comme ravaient été de père en fils plusieurs généra tions de ses ancétres, parmi !es dixhuit enfants de ce patriarche, on s ent vibrer J'àme.méme de cette bourgeoisie française , d'où sorti t, suivant le mot de Louis Combes : «la saine et robuste génération révolutionnaire appelée à de si éclatantes destinées . » Ces for·tes et laborieuses familles du Tiers conservèr·ent pieusement, résolument, sous la Restaur·ation, !es traditions de la grande époque. En 1848, elles reprit·ent J'ceuvre paternelle interrompue et peut-étre l'eussent-elles déjà menée àbien, sans l'accessi on brusque du peupl e, encore ignorant et mal préparé à ce 0uffrage universel, d'où Louis-Napoléon extorqua sa dictature. Elles n 'ont pas que des traditions. Elles pow-raient, elles aussi, se targuer de l'antiquité de leur race, grandie, élevée en son berceau mème. Mieux que nombre de hauts seigneurs, fort garnis de morgue et de parehemins, !es Carnot pourraient justifier de leur·s tr-ois cents ans de roture. Encor·e donneraient-ils une preuve nouvelle de la simplicité,de lamodestiehéréditaire, enne remontan t pas au delà de trois siècles. Leur nom mème est de vieux roe gaulois. « Carn , ou « Karn .. , en langueceltique, veut dire« pierre sacr·~e "· t~moin Karnac en Bretagne. . Au village d'Epertully, non loin de Nolay, ajoute Louis Combes, on voit encore le Puils Carnot, la Cmix Carnot, qui datent de longtemps, et il règne dans la contrée, à l'égard de celte famille, des habitudes traditionnelles de respect affectueux qui témoi gnent hautement en sa faveur .

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