De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTESET ÉCLAIRCISSEMENTS attire tant de sollicitations, ce qui a valu à son gouvernen1ent l'aclhésion de toutes ces m0diocrités cupides, dont quelques-unes' se sont laissé voir à la justice, tandis que les· autres gorgées ou n'attendant plus rien, seront les premières à crier, ·au jour du péril : A bas le tyran! Si, entre le despotisme impérial et la répubìique iì n'existait qu'une question de forme, comme par exemple entre la république dite· modérée et la monarchie constitutionnelle ; si, dans les deux cas, la dignité nationale, l'honorabilité du cit.oyen, le droit enfin et la liberté étaient sauvés, peut-étre, quelque importance que l'on doive en toute chose accorder à la for1ne, en prendrions-nous notre parti. Ce n'est pas nous qui voudrìons mettre le feu à la patrie pour une question de forme, pas plus que pour une question d'orthographe. Mais il s'agit de notre dignité d'hon11nes, de citoyens, de contribuables, de négociants, d'industriels, d'ouvriers, de propriétaires, dignité à laquelle le gouvernement impérial, de quelque 1uanière qu'il motive ses actes, ne peut s'empecher, à chaque instant, de porter mortellement atteinte. Quand le gouvernemént impérial nous comblerait de richesses, nous nous trouverions toujours avilis. N'etre rien chez soi, ni dans sa n1aison, ni dans ses affaires, ni dans son co1nmerce, ni dans son industrie, ni dans sa propriété, alors qu'on n'est pas esclave, est le comble de la dérision. Nous protestons ici contre l'outrage, nullement contre l'autorité. L'autorité, nous pourrions nous y résign~r, si l'autorité c'était justice. Mais nous ne pouvons supporter la perte de notre dignité, parce que la perte de la dignité est ia mort morale, la pire des morts. BibliotecaGino Bianco

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