De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIRClSSEMENTS lysée , se réduit. à cela. Quel examen sérieux des comptes de l'empire a eu lieu en France depuis le coup , d'Etat? Qui cqnnait au vrai la situation :financière du pays'? Qui pour.rait dire ce que sont devenus tant de millions dema~dés à l'impòt, à l'emprunt, au domaine, à la banque, aux caisses d'épargne, à_ celles des consignations -et de l'armée, à la circulation des bons du trésor, et 1naintenant introuvables à travers tant.de virements? Il en résulte que le gouverne1nent impérial, en vertu de la constitution qu'il s'est.faite et du sénatusconsulte précité, est exactement dans la position d'un négociant qui, interpellé par ses créanciers, se prétendrait affranchi de l'obli-gation de tenir des livres, et par suite, en cas de détresse, de niontrer ses écritures et de justifier sa gestion. Ou bien encore, le gouverne1nent impérial est comme le directeur d'une compagnie qui aurait le droit, aux ter1nes des statuts, de ne rendre des con1ptes à personne, ni au conseil d'administration, ni au conseil de surveillance, ni meme à l'assemblée des actionnaires. En effet; l'empereur, dit la ~onstitution, n'est" responsable que devant le peupleJrancais, ait- . o qitel il a toujours le droit de faire appel. Or, en supposant, malgré toutes les précautions prises par la constitution pour assurer en cas de conflit le triomphe de l'en1pereur sur le Corps législatif, que le peuple, appelé .à rendre, par oui ou par non, son verdict, donne raison à ses députés, que signifierait la responsabilité de l'empereu~? La France aurait été ruinée, mise en banqueroute, et il resterait pour cautio11, quoi? l'abdication de Sa Majesté, sa tete peut-etre ! Le beau dédon1magen1ent ! Qui ne voit que le pays, pour échapper \ à une révolution, préférerait donner un nouveau blancBibliotecaGino Bianco

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