De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS 81 tution qui trai te le pays comme il juge convenable; les citoyens cleviennent ]es hommes de l'empereur. Donc, en vertu dtt plébiscjte voté~ à la suite du 2 décembre 1851, Louis Napoléon Bonaparte, alors simple président de la république, a été appelé à donner une constitution au peuple français. Cette constitution, improvisée dans les circonstances que nous avons dites, a ét@acceptée, mais non discu tée : ce qui signifie que Louis Napoléon, en prenant la pourpre, a fait ses conditions au peuple, qui, de son coté, a du s'abstenir de faire 'Ies siennes à l'empereur. C'était fa tal. Aussi l'reuvre s'est trouvée à la hauteur de la situation : il est impossible à une nation de montrer moins de souci de ses droits, à un chef d'État moins de consiclération pour le pays qu'il représente, que ne firent en cette occasion l'empereur et le peuple français. Qnand on songe qujil suffirait d'écrire en téte de la constitution in1péria1e ces simples n1ots, La dignité de la nation est inviolable, pour en détruire toutes les dispositions, les bras to1nbent et l'·esprit se confond. Comment un peuple, soulevé tout entier, quatre ans auparavant, contre un gouvernement accusé de corruption, a-t-il pu s'attacher lui-111emeau pilori? Comment la France libérale est-elle rentrée dans ce que Paul Louis Courier appelait crument le bagnedeBonapa1·te? .·.. .La déchéance nationale posée en principe, rempl~cée par l'autocratie d'un seul, le reste en découle naturellement. En pren1ière ligne,. la ~uppression du controle. En vertu de rarticle 12 clu sénatus-consulte du 25 décempre 1852, combiné avec ·1a discipline i1nposée au Corps législatif, l'empereur est à peu près dispensé de rendre aucun ·compte. La constitution, dùn1ent ana7. Biblioteca Gino Bianco ..

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