De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

80 NOTES ET ÉCLAJRCISSEMENTS dique où la nation s'est précipitée motu proprio; cet honneur ~e présider à une éclipse de la raison française, Louis Napoléon, sans expérience des choses, sans philosophie, sans souci de son nom qu'il s'imaginait ponvoir illustrer encore, connu seulement par de facheuses aventures et par des thèmes en variations sur l'Idée napoléonienne; ce triste honneur de condnire une décadence, clisons-nous, Louis Napoléon l'a voulu, l'a recherché, et, en forçant un peu la main au pays, a fini par l'obtenir : voilà, quant aux a-ctes de 1848 et 1851, à peu prè_s à quoi se borne son initiative. Qu'y a-t-il maintenant dans la constitution de 1852? Quant au texte, c'est la copie de celle de 1804 : en cela encore consiste toute l'initiative de N apoléon III. Pour le fond, et surtout pour l'application, c'est autre chose. Au point de vue qui nous occupe en ce moment, et qui est celui de la clignité clesnations, partant de la Justice, toutes les constitutions, quelle qu'en soit la teneur, se ran1ènent à deux espèces : les unes ont pour but de consacrer 1e droit, les autres d'y déroger. Les premières, en conséquence, portent haut la dignité nationale; en 1nènie temps qn'elles constituent le gouvern-ement, elles organisent le contr6le, subordonnent le pouvoir à la loi et à la législature. T_;essecondes exaltent l'autorité du prince, suppriment le contr6le, subalternisent le législateur et la loi à la volonté du maitre, et placent dans sa dépendance la Justice. Tout pour le pays, ou tout pour le despote : voilà en cleux n1ots, selnn le point de vue où l'on se place, le résumé de la scionce constitutionnelle. Dans le premier cas, la nation ne traite qn'avec elle-meme, le chef de l'État est\ son homme : dans le second, c'est le bailleur de constiBibliotecaGino Bianco

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==