De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS 79 notre règle invariable, en parlant de S. M. l'empereur Napoléon III, est de le traiter en monarque constitutionnel, irresponsable, inviolable. C'est là conclamnation du régime impérial qu?on ne puisse un seul moment le prendre à la lettre, sans faire à celui qui en est le chef, le plus cruel et le plus irréparab_le outrage. I. CoNSTITUTION IMPÉRIALE. - La constitution de 1852, comme toutcs celles qui ont été données dans des circonstances analogues, pourrait se définir: la déclaration d'indignité du peuple français. Cette constitution, que1 en est d'abord l'auteur? Le vulgaire, raisonnant cl'après les afficbes, répond : Le meme qui a fait le , coup d'Etat, Napoléon III. - Oui, com1ne c'est la Convention qui fut l'auteur de la 1nort de Louis XVI; comme I;ouis XVI, en convoquant ]es Ét~ts généraux, fut l'auteur de la Révolution. Quand donc verrons-nous l'histoire et la politique purgées de ces pitoyables équivoques? Une constitution est le produit des circonstances. Celle de 1848, votée sous la pression cleFévrier, faisait trop beau jeu aux idées nouvelles; elle alarmait trop les vieux intérets pour qu'elle fut sérieusement appliquée. Le gouvernement de la République, livré à une majorité réactionnaire, ne fut du 20 décen1bre 1848 au 2 décen1bre 1851, qu'une série ·de violations du pacte. La situation s'aggravant aux approches de 1852, une explosion des intérets menacés devenait inévitable. Louis Napoléon s'en fit l'instru1nent : voilà tout. Eut-il alors, plus qu'en 1848, la conscience de sa position? Nous n'en croyons rien; mais que nous importe? Son nom est clevenu la raison sociale du régilne antjjuriBibliotecaGino Bianco

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