De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS 75 affirme en conséquence que la vertu émane d'une toute autre affection que l'amour-propre, ou l'intéret personnel, en quoi il diffère radicalement des écri v ains anglais, on· pourrait presque dire de la nation anglaise, pour qui la J ustice ne se distingue pas de l'utilité. Burlamaqui se rallie aux idées de Hutcheson. Il dit en substance, que l'ame agit en nous par le 1noyen de FACULTÉS ou PUISSANCES, dont les principales sont l' entendement, la volonté, la liberté, la conscience. L'obligation, considérée dans sa première origine, peut se définir, une rest1~ictionde la liberté nat1J;rellepar la raison; en autres termes, ce qui enchaìne la liberté et forme le lien de <lroit, est la conscience. -L'attrait que que nous avons pour la vertu, comme pour la vérité, provient d'une aptitude ou.faculté spéciale, qui ~ppète les choses honnetes et justes camme l'estomac appète la nourriture. Enfin il conclut par ses paroles qui tranchent toute incertitude : " La volonté de Dieu nous oblige•.t-elle parce que. la " raison l'approuve; ou plutot la raison nous oblige- " t-elle parce qu'elle nous fait connaitre la volonté de " Dieu? ou en d'autres termes la raison est-elle anté- " rieure à la volonté de Dieu, en fait d'obligation? ,, - Burlamaqui répond que nous sommes obligés par la raison antérieurement à la volonté de Dieu : ce que personne ne saurait soutenir, ajoute en se signant le commentateur de :F'élice. On voit par ces citations, par les réserves qu'elles expriment en faveur de la religion, par la terreur qu'en éprouvent les ames faibles, telles que Pufendorf et de Félice, que la tbéorie de l'Immanence n'est pas nouvelle, et que le dix-septfème et le dix-huitième siècle BibliotecaGino Bianco

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