De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

66 NOTES·ET ECLAIRCISSEMENTS de la pénitence, la nourriture euch.aristique et le cordial énergjque de la gràce, et tout est perdu. Non seulement l'Hu1nanité~ entrée dans le tombeau, ne verra jamais son Dieu; mais dès cette vie meme, le mal pré- · valant, la société tombe en pourriture. Point de reli- · gion, point de Justice, point d'humanité. Eh bien, mem~ dans ces termes, et avec_les restrictions qu'y apporte la ~héologie, il reste vrai que, selon la doctrine du péché orìginel, la nature humaine est foncièrement pervertie; qu'elle est incapable de se ·constituer selon la J usti ce; que la concupiscence est eÌl elle plus forte q?e la. conscience ; que par conséquent elle est physiquement, organiquement, constitutionnellement dépravée; que Dieu seul, qui l'a c~·éée,la conserve par sa grace, la soutient par sa J ustice, la sauve de ses inclinations perverses, et opère en elle, par une thérapeuthique n1ystérieuse, le peu de bien qui l'empeche de se dissoudre. Il n'y a donc rien d'exagéré dans les conséquences que nous faisons ressortir, dans cette Étude et dans les suivantes, du dogme de la prévarication originelle : hu-. miliation systématique de la personne humaine; mépris de l'espèce; dénégation des droits de l'homme et du citoyen; absolutis,me du pouvoir; hiérarchie des fortunes; ·régime policier, inquisitoria!; viòlation de la famille, du domicile, du secret conjugal, de la liberté. L'Église elle-meme, dans ses communautés religieuses, dans sa police épiscopale et dans toute sa théocratie, a déduit de son dogme toutes ces conséquences : ce serait en vain, et nous aurons plus d'une occasion de le montrer, qu'on prétendrait séparer le dog1ne de la disci-\ . pline, sauver l'essence du christianisme en lui sacriBiblioteca Gino Bianco

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