De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS 59 sairement il cherche à le poser sur un fait. ,, Je suis " obligé, dit-il, de clévelopper mes facultés, et de tendrc " à ma fin : ,, tel est ce fait. - Développer n1es facultés, tendre à ma fin, constitue pour n1oi une obligation; cette obligation est le point de départ de la science, l'alpha et l'oméga de la 1norale. Aclmettons l'obligation, si l'on veut. Je den1ande seulement pourquoi je suis obligé, qu'est-ce qui me lie et me fait de l'accomplisse1nentde rnonétre un devoir? En quoi, pourquoi, si je me refusais à cet accomplissement, et envers qui serais-je coupable? La fin de rho111me, rApond notre clocteur, est de vivre SELON D1Eu. Ce mot dit tout. Il signifie que la fin de l'homme n'est pas en lui-me1ne, n1ais en un autre qu'on appelle Dieu; conséquen11nent que la Justice est pri1nitivement en Dieu, et par dérivation seulement dans l'hon1me, dont toute la dignité consiste à se mépriser lui-me1ne et à se sacrifier, selon la devise jésuitique : Ad MajoremDei Gloriam. Ce n'était pas la peine de prendre de si grands airs : 111ieuxeut va1u dire si1nplement, comme Polyeucte : Je suis chrétien. L,auteur développe ensuite sa pensée : " Si la liberté e:")tle droit (clroit négatif, résultant " pour chacun de nous du devoir qu'ont nos sembla- " bles de ne pas nous troubler dans l' accomplissement " de notre étre), elle est le droit pour .tous. Tons clone, " tant que 11ous somn1es, pensons, agissons, selon " notre devoir, 1·esponsablepsa?"de1JersJJieu, mais Dieit " seul, parce qu'il est seul juge de la pensée, principe " de la parole et de la conduite, e,tc. ,, Achevons la déduction. Si je ne suis respons·able qu'envers Dieu seul~ en qui BibliotecaGino Bianco

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