De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

58 NOTES ET ÉCLAlRCISSEMENTScomme si, enfin, les· écarts de l "individualisme ne venaient pas précisément de l'absolutisme social ! On ne ..saurait mettre trop de soin à dévoiler ces funestes théories, couvertes d'oripeaux libératres. Voici comment un jeune néo-chrétien, soi-disant ennemi juré de l'intolérance, prechant contre le pape, d'un ton de dogmatiste infaillible, la séparation du temporel et du . spirituel, affirmant en conséquence la souveraineté (au temporel) du peuple, et soutenant que le souverain, en tant que souverain, n'est d'aucune religion; voici comment ce prétendu zélateur de la démocratie déduit la notion du droit de celle du devoir. Finissons-en de ces logo1nachies, s'il est possible, une fois pour toutes : " Qu'est-ce que le Droit ?' " J e suis obligé de développer, de tendre à-ma fin : " c'est mon DEvorR. " Mon droit est que nul ne m'en empeche, ne mette " obstacle au développement de mon -etre. Le bien, " pour un etre donné, est l'accomplissement de son " etre; et comme toutes les fins de tous les etres con- " courent, par une merveilleuse harmonie, à la fin uni- " verselle de l'etre, tendre à sa fin, accomplir son etre, " c'est vivre dans l'ordre de la nature et selon DrEu, " qui a créé les etres solidaires. Tel est mon devoir; ... " et le devoir qu'ont mes sen1blables de ne mettre " aucun obstacle à l'accomplissement de ce devoir, " fait mon droit. ,, (Revite Contempcraine, du 30 janvier 1860; compte rendu d'un ouvrage sur le Droit européen de M. Mamiani.) Pour mettre à nu la 1nisère de cette argumentation, il suffì.tde presser un peu les paroles de l'écrivain. \ Il pose comme principe premier, le Devoir, et nécesBibliotecaGino Bianco

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