De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS 57 dénie à la nature humaine la dignité et le sens moral avec une cagoterie d'argumentation qui trahit son origine chrétienne et la pensée secrète d'une autre· tyrannie. La J ustice, pour 1VIP. ierre Leroux, c'est du despotisme; pour M. Louis Blanc, de l'individualisme; pour presque tous, du fédéralisme. La vraie doctrine, le vrai principe . de la Révolution, c'est le DEvorR; le Devoir, dont l'antériorité et la supériorité impliquent nécessairement que le vétitable J usticier n'est pas l'homme, mais Dieu (théorie catholique) ou la société (théorie communiste); que l'homme n'a par conséquent de droits que d'une manière indirecte, en ce sens que chaque citoyen est tenu, au no1n de la comn1unauté, de rendre ses devoirs à ses frères, qui de leur coté doivent lui renclre les leurs; qu'ainsi la justice n'est point commutative par nature, nlais distributive; en sorte que le problè1ne social consiste à créer, dans la 1nultitude, une Autorité distributrice selon la forn1ule satnt - si1nonierine, à chacun selon sa capacite , à chaque capacité selon ses ceuvres. On l'a dit maintes fois, et rien n'est plus vrai : c'est · toujours le communisine, la féodalité, le pouYoir absolu, la théocratie, que tendent à établir ces religionnaires couverts du 1nasque de la Révolution; c'est à leur détestable influence, autant qu'à la corruption des intérets, qu'il faut attribuer le régime antijuridique du 2 Décembre. Ce qui fait illusion aux masses dans cette doctrine de n1ort, c'est le respect que ses partisan·s affectent de témoigner pour la collectivité, et leur méfiance de l'égo:isme : con1me si la collectivité était tout, l'homme rien; comme s'il n'y avait pas société et société, de meme qu'il y a / agots et fagots; ò. Biblioteca Gino Bianco

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