De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

54 NOTES ET ÉCLAIHCISSEMENTS science acquise ne soit pas égale à la sienne, ni nos facultés aussi puissantes. Admettez que ce Dieu daigne entrer en communication av<:c nous : au poiut où en sont les èhoses, nous fliscuterons avec lui, comme Job; nous lui adresserons, non des prières, mais des ques-- tions; nous l' accablerons de comment et de pou1~quoi; nous· examinerons ses dé.cisions , ses explications , ses révélations; nous pourrons le prendre pour professeur, nous n'en ferons plus un oracle. Que s'il se réfuse à répondre, s'1l se retire, nous lui dirons : Tu t'impatientes, J upiter; donc tu es un sot ! Et nous nous moquerons de lui. Or ce qui se passe dans la religion, au point de vue des intelligences, s'y passe égale_1nentau point de vue des consciences. Pendant des siècles, le. dr9it et la loi, melés cl "une foule d' observances cérémonieìles, ont été enseignés à l'homme comn1e corriinandement de Dieu ; ce commanclement a été reçu sans discussion , sans examen, pratiqué sans discernement ,. développé sans pbilosophie. Pendant cles siècles, on a cru que Dieu était le sujet de la J ustice, son auteur, son inventeur, son pron1ulgateur, et on l'a adoré comme souverain roi, maitre, seigneur. Peu à peu, l'o·n s'est dit que la loi de Dieu, de 111en1qeue son Verbe, était en nous; que cette loi était l'expression de ·notre nature, la formule des rapports que nous soutenons avec nos semblables, et qu'il y avait en nous une conscience qui nous incline à la suivre. L·'Églìse elle-1!1e1nene le nie point; elle avoue l'irr11nanence en nous de la J ustice, au moins pendant la période d'innocence, soutenant seule1nent que le.pre1nier homrne ayant prévariqué, 11otre an1e a été coI\- rompue et notre conscience est devenue impuissante. BibliotecaGino Bianco

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