De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS 49 une poésie, une mythologie de la Justice, et que c'est pour cela que la J ustice s'affirmant elle-meme, n'a plus que faire de la religion. Qu'on rejette cette thèse, à la · bonne heure : mais qu'on ne la supprime pas en m'attaquant; c~r, on le sait, supprimer n'est pas répondre. Il plait à mon correspondant de me faire atliée. - Mais, quoique je sois peut-etre de tous les mortels celui que la crainte de Dieu tourmente le moins, je ne suis point athée; j'ai toujours protesté, et le plus sérieusement du monde, contre cette quali:fication. Ne disputons pas sur la nature et les attributs de Dieu ; tenons-nous-en à la définition vulgaire : celui-là est athée, qui i1ie dog1natiquement l'existence de ce Dieu. Or, je fais professi on de croire et de dire que nous ne pouvons légitimement rien nier ni rien affirn1er de l'absolu : c'est une des causes pour lesquelles j'écarte le concept divin de la morale. Qu'o:i;idise qu'un pareil doute est insoutenable, que par cela seul que Dieu est possible, il est, et que je ne puis plus à son égard rester dans l'indifI'érence : je comprends l'objection, et si elle m'est faite, je tacherai d'y répondre. Mais qu'on ne me fasse pas athée, quand ma philosophie elle-meme s'y oppose.· On s'en prend à l'éducation catholique de rathéisme, vrai ou supposé, dans lequel il arri ve parf ois aux chrétiens orthodoxes de tomber. On préfère, et de beaucoup, l'éducation protestant~, qui, du moins, dit-011, nous . laisse l'appétit des choses religieuses. J'avoue qu'à mes yeux ce ser:j;it une triste recommandation pour le protestantisme. Mais je ne voìs pas qu'il y ait moins d'athées parmi les protestants que parmi les cathoBibliotecàGino Bianco

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