De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

48 NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS faire entendre; mais votre ·timbre a bien assez de mordant pour se passer de cette dissonnance. Laisse là l'artifice, il n'est pas fait pour toi. - . " Vous n'en avez pas plus besoin... que de mes . téméraires conseils, qui pourtant, je m'en tiens assuré ne risquent pa~ de vous déplaire : vous -avez trop d'esprit pour ne pas dire que c'est une manière, chez· quelques reveurs, de témoigner leur sympathie et leur ad1niration. ,, Si l'auteur de cette lettre, aussi affectueuse que spirituelle, m'avait mieux lu, ou mieux compris, je ne dis pas qu>l n'eut trouvé dans mon livre rien à reprendre, mais à coup sur ses observations eussent porté sur toute autre chose. Ainsi, je ne crois ni ne dis nulle part que les sacerdocesont compromis_l'idéereligieuse: c'est une analogie • à supprimer entre mon honorable correspondant et moi. Je dis au contraire que c'est L'IDÉE RELIGIEUSE qui COMPROMET LE SAOERDOOE; en d'autres termes, ce n'est pas l'Église qui fait la religion, mais la religion qui fait rÉglise; de sorte que si cette dernière a perdu la Justice, la fante n'en est pas à la corruption du clergé, comme le disent les calvinistes, mais précisément à l'idée religieuse, représentée par l'Église. Ainsi encore je ne nie pas que la r~ligion, bien que, selon n1oi, devenue incompatible avec la morale, ne soit un des traits qui distinguent l'homme des autres animaux : j'admets. au contraire cette distinction; j'avoue meme que la marque en est ineffaçable. Seule\ ment, je soutiens que la religion n'est qu'une figure, Biblioteca Gino Bianco

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