De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS n'était plus temps : un parti de puritains se forma; la persécution amena, la révolte, et le peuple de Jéhovali retrouva pour quelque temps son indépendance sous les Maccabées. A cette époque, le polythéisme était depuis longtemps miné chez les Européens par la philosophie; l'unité de Dieu était enseignée dans les mystères, sans que ni les J uifs, ni aucune nati on parmi les Sémites, se doutassent seulement de cette révolution. La langue hébra:ique, dépourvue de termes abstraits, est incapable d'exprimer une idée métaphysique : con1n1eut veut-on que le peuple ait conçu d'emblée, par une intuition diamétralement opposée à son génie, l'idée de l'unité de Dieu, la plus métaphysiq ue de toutes les idées? Ce qui prouve que le monothéisme, dans le sens philo~ophique clu 1not, n'était pas encore entré dans l'esprit des J uifs au premier siècle de l'ère chrétienne, c'est précisément leur foi messianique. Qu'est-ce que le messianisme? La suprématie du dieu des J uifs sur tous les autres dieux, et, en conséquence, la domination d'Israel sur tqus les peuples. Le 1nonothéismc est si peu une idée juive ou sémitique, qu'on peut dire que la race de Sem a été par lui désavouée, rejetée : c'est ce qu'exprime la déclaration des apotres aux Juifs obstinés dans leur particularisme : Puisque vous repoussezla parole de JJieu, du Dieu universel, nouspassons a111x 0-entils. Le monothéisme est une création ùe l'esprit iudogermanique; il ne pouvait sortir que de là. Ce qui lui a fait donner le bapten1e en Palesti.ne, - il n'a reçu la circoncision que sous Mal1omet, - c'est, ainsi que nous l'avons dit dans le texte, que le monothéisme se posant, comme antithèse révolutionnaire, en face du panthéonisme impérial et conservateur, la logique voulait tout BibliotecaGino Bianco

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