De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

• NOTES ET ECLAIRCISSEMENTS 4t déesse nationale; Pallas ou Minerve règne à Athènes, Vénus à Sparte, J unon à Samos, Diane à Ephèse, Jupiter à Dodone, Apollon à Delphes, etc., con1me J éhovah à J érusalem, Astarté à Sidon, Chainos chez les Ammonites, Moloch chez les Moabites, Baal, Mam-- 1non, Beelzébub,- etc., dans d'autres localités. Voilà le polythéisme et le monothéis1ne combinés ensemble : sous ce rapport, je le répète, il n'y a pas de différence entre les fils de J aphet et ceux de Sem. La pluralité des dieux, élohim, est tellement fan1ilière à la langue hé~ bra:ique, que ce pluriel se construit continuellement avec un nom propre singulier : J efhovali rnes dieux; Chamostes dieux; comme si les no1ns de J éliovah, Chamos, etc., indiquaient une collectiv.ité divine, de m·e1ne que ceux d'Israel, Ammon, Moab, etc., indiquent une collectivité humaine. Puis, les tribus et les villes se rapprochant, formant des alliances, les dieux semblent pactiser à leur tour : Israel sacrifie aux dieux de ses voisins, qui de leur coté envoient des offrandes à J éhovah. C'est ce que la Bible trai te de jornication. Le villes grecques en usent de n1eme; la pron1iscuité est partout : voilà le polythéis1ne. En second lieu, si l'on ·ne peut dire que le monothéis1ne ait surgi et se soit développé, co1nme un pro.,. duit indigène, parmi les Sémites, tandis que le polythéisn1e régnait parini les races indo-gern1aniques, il n'est pas plus vrai que les Juifs aient été chàrgés, par une sorte de mission providentielle, de propager cette croyance dans le monde. Tout cela est une illusion cl'histoire, causée par la détern1ination qu'a reçue, au 1noment décjsif de sa divulgation, le monothéiDme. Le dogme de l'unité de Dieu, en tant que principe de T, I. 4 BibliotecaGino Bianco

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