De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS S9 nature, qu'est-elle autre chose qu~ Dieu? Mais il y aurait fort à faire, s'il fallait concilier toutes les idées qui tombent de la plume de Sénèque. C'est une espèce d'éclectique, un esprit ouvert à toutes les nouvelles idées; tantot théiste, et tantot panthéiste, mystique et raisonneur, conservateur des traditions et apotre de la révolution, un ho1nme dont la parole est l'écho de la pensée universelle, encore confuse et contradictoire, beaucoup plus que de la sienne propre. C'est ainsi qu'après avoir exprirné cette idée, rapportée plus bas : " Obéir à Dieu, c'est la liberté; ,, - et cette autre : " Une si grande chose que la vertu ne peut subsister " sans le secours de Dieu, " il dit : " Me demandez- · · vous en quoi consiste cette absolue liberté? A ne craindre ni les hommes, ni les dieux. Qitcerisquce sit ista aòsolutalibertas? Non homines tirnere,non lJeos. Pensée qui peut encore s'expliquer au sens religieux. MONOTHÉISME '1 Il est assez ordinaire aujourd'hui, parmi les écrivains memes qui n'ad1nettent aucune religion, de faire du monothéisme une prérogative des peuples sémitiques, et de son etablissement dans le monde civilisé, une sorte de mission humanitaire de la race d'lsrael. Tout cela supposerait que la conception 1nonothéiste est plus rationnelle, plus approchan~ de la vérité, plus digne des nations civilisées, plus moràle, plus sociale, enfin, que la conception polythéiste, qui distingue, dit-011, les peuples in_do-germaniq ues. 1 De la Justice dans la Révolution et dans l' Église, t. I, pag. 184. BibliotecaGino Bianco

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