De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS tous affirn1ent la Providence, l'imbécillité humaine, la nécessité d'une réparation. On ne s'accorde pas sur la vie future; ceux-ci en font un cercle d'existences à travers les n1ondes, ceux-là une métempsycose. Cependant il faut croire que la nouvelle religion n'est pas près de se constitlier. Chaquejour apporte à ce grand muvre de nouvelles données. Parmi les étranges maçons de cette incompréhensible Babel, quelques-uns, tout en affirmant la distinction des substances et la nécessité d'une vie ultéri~ure pour remplir les desiderata de celle-ci, nient, de· toute l'énergie de leur foi, l'existence d'un .Etre siipreme; les autres, se plaçant au point de vue diamétralement opposé, reviennent au polythéisme, à leurs yeux bien plus raisonnable, plus vivant, plus fécond, plus idéal que le monithéisme, bien plus aisé surtout à concilier avec les conditions de la conscience. Quelle est cependant la pensée commune de tous ces sectaires réalisateurs, que l' on pourrait appeler, non plus l'incrément, jovis incrementum, mais l'arrière-faix de la Di vinité, s'ils n'inspiraient encore plus de pitié que de degout? Cette pensée, c'est qu'il faut une religion au peuple; c'est que le peuple n'a par lui-meme ni conscience ni raison, non est in eo sanitas, et qu'il serait ingouvernable, si on ne le dominait par la terreur des dieux et les compensations rémunératoires ou pénales 4e la vie future. Veillez donc sur vous, gens du peuple ! Ne vous laissez point entrainer à ces religions insolentes, dont le premier et le dernier mot est de vous déshonorer dogmatiquement, afin de vous exploiter ensuite pieusement. Souvenez-vous, matin et soir, que la gloire de BibliotecaGino Bianco

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