De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

30 NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS tanéités, toutes les forces de l'humanité, sans se préoccuper de leur accord, pas plus que de leur progrès ou de leur recul. Le respect de la dignité personnelle est le principe de toutes les v0rtus sociales que les moralistes distinguent ordinairement de la Justic~, et q~i n'en sont que des for1nes variées : l'affabilité, la politesse, la tolérance, la charité. " On déshonore la Justice, dit Fénelon, quand on n'y joint pas la douceur et la conclescendapce : c'est faire mal le bien. ,, Le principe de la dignité personnelle ·apparait enfin comme sanction de la Justice, en ce qu'il nous rend supérieurs à l'iniquité des autres : " Tu supportes des injustices, dit Pythagore : console-toi; le malheur est d'en faire. ,, Le sto:icisme 11'a rien de plus beau : il est Jà tout entier. Si l'offense à la dignité des personnes est une atteinte à la J ustice, l'offense fai te à la dignité d'un peuple est la subversion de toute justice: c'est pourquoi le despotisme, la tyrannie, l'inquisition policière ou sacerdotale sont des agents de corruption et de mort. Un corollaire de ce principe est que le tyran ne peut jamais etre juste, et qu'on ne peut dire d'un despote que c'est ~1n bon roi. Le gouverne1nent personnel, avoué ou subreptice, le despotisme et la tyrannie, sont un outrage à la dignité nationale. Un second corollaire est que, dans une société, l'autorité est adéquate à la Justice, attendu qu'il ne peut pas y avoir dans 1 ;État de clignité supérieure à la dignité nationale, et que la dignité nationale est la Justice meme. - BibliotecaGino Bianco

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