De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIRClSSEMENTS Il est inutile de pousser plus loin l'argumentation. L'innéité, la nécessité et la persistance des concepts~ c'est à dire de l'absolu, étant admise, un prétexte est donné à toutes les superstitions. Qu'est-ce que cela prouve contre les concepts? A-t-on jan1ais accusé d'inconséquence le naturaliste qui refuse de croire aux sirènes età la cour d'Amphitrite? Vous dites qu'en admettant la distinction entre les phénomènes intellec- . tuels et moraux et les phénomènes physiques, je donne une base à la croyance aux esprìts, et vous me demandez en conséquence pourquoi je n'affi.rme pas l'immortalité de l'ame. Mais pourquoi :µ'affirmerais-je pas aussi la métempsycose? Pourquoi ne croirais-je pas aux démons, aux génies, aux ondins, aux cobolds, aux dryades.? Pourquoi pas aux van1pires? Pourquoi pas à l'anesse de Balaam? Il est de mode aujourd'hui, parmi les illu1ninés, d'invoquer l'ame de la terre, l'esprit du soleil, celui de Sirius. M. Victor Hugo a évoqué le lion d'Androclès, qui a soutenu contre lui une joute poétique, et a été déclaré, au jugement de M. Hugo luimeme, vainqueur. Pourquoi ne pas admettre aussi, avec les anciens Perses et Hébreux, un génie de chaque nation? une divinité des lions, une des tigres, une des poules? Pourquoi chaque arbre, chaque fontaine, chaque montagne, n'aurait-il pas sa divinité particulière'? .. Tout cela est plus ou moins donné <lans l'absolu; il n'y . a que des esprits inconséquents, des philosophes terre à terre, des brutes de l'empirisme,. qui s'y refù.sent. S'il existe un monde de l'absolu auquel nous sornmes tenus de croire, il est évident que la raison ne peut rien récuser de tout ce qu'on lui propose en vertu de l'absolu, d'autant moins que certains phéno1nènes semT. I, Biblioteca Gino Bianco • \

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