De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

326 ~OTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS qui est toute autre chose qu'une base, mais ce qui n'est pas de notre faute. Ceriaine1nent, nous ne nions pas l'existence de Dieu, dont nous ne savons positivement rien, mais dont notre .. esprit se forme naturellement la notion,. pas plus que nous ne nions l'espace, le temps, la matière, la vie, et toutes ces choses, à nous inconnues, par lesquelles nous désignons dans notre langage l'en-soi des phéno1nènes, l'absolu. Pouvons-nous empecher notre entendement de se former, à la vue de l'univers, le concept de substa.nue ou celui d'infini? Pouvons-nous l'empècher de se créer des universaux et des catégories? Poùvons-nous lui défendre de se représenter, soit par voie de conception, soit par voie de généralisation, l'uni'lers com.meun tout coordonné, animé, gouverné par une puissance imma-- nente qu'il appelle Dieu? Non : ce serait anéantir notre faculté la plus précieuse, et, pour nous empecher de déraisonner sur l'absolu, aveugler en nous la raison elle-mème. Mais, parce que la vue des phénomènes nous fait nécessairement concevoir l'absolu, s'ensuit-il que nous ayons le droit de raisonner de l'absolu lui-~èn1e, comme d'une chose donnée dans notre empiris1ne et dans notre raison pratigue? Non encore, mille fois non : et la preuv-e, c'est que du moment que nous nous aventurons à raisonner de l'absolu, i:ious ne fai_sonspas autre chose que redire de lui ce que nous avons recueilli sur les _phénomènes dont la généralisation nous l'a fait concevoir. Ainsi procècle la théologie. Elle n'aclmet pas que le concept d'absolu, qni sert anx définitions de la science, soit par là meme pour la raison Biblioteca Gino Bianco

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