De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAlRCISSEMÈNTS 29 avec la Justice, est encore la base et la dominante de la morale contemporaine. . " Le se·ntiment qui me domiJe, dit un écrivain de la meme nuance que M. Cousin, M. Alexis de Tocqueville, quand je me trouve en présence ~'.unecréature humaine, si humble que_soit sa condition, est celui de l'égalité originelle de l'espèce; et dès lors je me préoccupe encore moins peut-etre de lui plaire ou de la servir, que de ne pas offenser sa dignité. ,, Le respect de ma dignité personnelle est la mesure de toutes les libertés publiques. M. Guizot dit, dans les Mémoires de mon temps: " On n'élève pas les ames sans les affranchir. ,, La réci proque est vraie. Comment, dira-t-on, des écrivains tels que MM. Cousin, Alexis de Tocqueville et Guizot n'ont-ils pas déduit d'un principe qui Ieur est cher toute la morale humaine, tout le droit révolutionnaire, abstraction faite de toute croyance religieuse? -- Nous ne nous chargeons pas d'expliquer les inconséquences des autres : nous répondrons, seulement pour nous-memes, que l'incompatibilité absolue entre les lois de la morale et les dogmes de la religion n'avait jamais été jusqu'à présent révoquée en doute; qu"ensuite la religion, en tant qu'aspiration vers l'absolu, ne pouvant jan1ais etre entièrement détruite, on lui supposait, dans les mmurs, toujours la meme nécessité, la meme intensité, la meme influence; on ne se demanJait pas si son action était purement transitoire; si, à partir d'un certain moment, elle devait décroitre en raison meme du progrès de la J usti ce. C'est du reste le caractère de I~ philosophie éclectique·, comme de la politique conservatrice, de 1naintenir tous les principes, toutes les sponT. I. . 5 BibliotecaGino Bianco

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