NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS venir que les esprits ne savent rien que ce que les vivants savent eux-memes : on peut meme dire que les é_tressurnaturels qui parlent aux illuminés ne s'instruisent qu'à fur et mesure des progrès de la science positive. Rien, encore une fois de plus creux, de plus vide, de plus -nul de-plus dépourvu de logique, qu'une révélation ; rien de plus stupide qu'ui:i miracle. Le pis est que si l'illuminisme ne donne rien à la raison, il ote à la conscience. Les époques où il fleurit sont aussi celles qui se signalent par une plus profonde dissolution. L'bistoire dira qu'au dix-neuvième siècle, camme au seizième et au troisième, la corruption gé- ·nérale a été en raison du mysticisme et de l'illuminisme; que si jamais, par exemple, la littérature n'afficha des sentiments plus religieux, jamais non plus elle ne se mantra plus dévergondée et plus obscène. Chateaubriand, en révélant au monde le géniedu chr:istianisme, cbante les émotions de l'amour incestueux : toute l'école romantique a suivi cet exemple. On connait les amours des saints de Fourier, ses relations unisexuelles, son omnigamie. Ce sont les missionnaires de la femme libre, devenus les chefs de la spéculation agioteuse, qui nous annoncent aujourd'hui les mystères du siècle nouveau; ce sont les voleurs publics et par privilége qui, après avoir dirigé la guerre contre les travailleurs, contre la république, contre les libertés et les droits de la Révolution, interrogent les esprits avec la plus vive foi, et se font les apotres d'une régénération soi-disant hu1nanitaire. Hypocrisie, escroquerie , 1nystification, promiscuité : voilà le dernier mot de l'illumin}sme. C'est ce qu'avait fort bien aperçu le professeur Lerminier, lorsque après avoir taté le saint-si~onisme et jugé BibliotecaGino Bianco
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