De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES·ET ÉCLAIRCISSEMENTS se permettre rien de ce qui peut porter atteinte au . , gouvernement de l'Eglise, et à la morale réglée par les casuistes : c'est évidemment oouper les ailes à la mysti-· cité, subordonner l'illumination aux convenances de r·Église, et, ce qui vaut mieux, faire au quiétisme 13! plus petite part possible. 3. Le quiétisme est le dernier terme de cette lèpre mentale dont nous retraçons l'histoire. Après l'exaltation, vient l'affaissement; après les ineffables délices, 1~ turpitude des sens. Ce mouvement de bascule, qui porte sans cesse l'ame illu1ninée des sublimités de la conternplation aux trivialités physiques de la vie, ne pouvait manquer de suggérerauxthéologiens mystiques l'idée de soustraire _à la servitude des ténèbres par l'abandon en Dieu, par l'anéantissement de la volonté en Dieu : nous avons expliqué ailleurs ce que cela signifie. (Voy. ci-dessus, pag. 210, 224 et 260.) Tout mysticisrne, après s'etre élevé par la ferveur de l'oraison mentale, aboutit donc finalement à l'indifférentisme des actio1is, à la destruction du sens moral. S'il était possible que l'Église fut logique contre elle-rneme, elle ne se contenterait pas d'excomrnunier et de bruler les adamites, les carpocratiens, les beggards, les fiagellants, les guérinets et. leurs pareils; elle commencerait par interdire l'oraison mentale, qu'elle remplacerait. par le travail et l'étude, et elle condamnerait, co1nme tend~1,nts "à l'immoralité, tons ceux qui la préconisent et qui la pratiquent, à com1nencer par J ésusChrist. · Depuis que le christianisme a commencé de déchoir dans l'esprit des savants et des philosophes, et par suite dans l'opinion des masses, l'illu_minisme, n'étant plus Biblioteca Gino Bianco •

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