NOTES ET ÉCLAlRCISSEMENTS De l'oraison mentale à la. contemplation la transition est si facile qu'à peine les distingue-t-on l'une de l'autre. C'est un nouveau pas dans la maladie. - " La " contemp1ation, disent les 1nystiques, est un regard " simple affectueux sur Dieu, comn1eprésent à l'a1ne. " Ce n'est point un ravissement, une suspension des " facul.tés de· l'àme, n1ais un état passif, une paix pro- " fonde, qui laisse l'arne parfaitement disposée à etre " mue par les impressions de la grace, et dans l'état le " plus propre à en suivre les mouvements ... La contem- " plation consiste dans des actes si simples, si directs, " si uniformes, si. paisibles, qu'ils n'o_nt rien par où " l'on puisse les saisir et les distinguer. ,, (Ibid.) Chacun voit de quoi il s'agit. Reporter son espérance et toutes ses a:ffections en Dieu, comme en un protec- · teur et un ami pret à nous secourir; se répéter qu'on l'aime; se reposer dans la méditation de cette douce chimère, y chercher la consolation, la paix, la facilité : tout cela c'est faire des actes de contemplation. Tout homme qui, une fois dans sa vie, le jour de sa première communion, a éprouvé un accès de piété, qui a fait avec réflexion un acte de foi, de repentir ou d'amour; qui, fatigué du trouble de la vie, s'est reposé dans la méditation de l'infini, a été contemplatif. C'est le mysticisme, susceptible eneore de guérison, mais déjà redoutable : car il est évident que, si Dieu est présent à l'ame, comme le croit le conten1platif, il n'est pas pour elle inactif; il doit se faire sentir, il se communique à elle, il lui parle. Aussi rien de plus superstitieux que le mystique, toujours pret à prendre pour des inspirations du ciel les reves de sa contemplation et les moindres circonstances qui se 1nelent à sa pr1ère. C'est pourquoi Biblioteca Gino Bianco
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