• 312 NOTE~ ET ÈCLAIRCISSEMENTS Cette prétendue noblesse, plèbe parvenue par l'usure, l'agiotage, le pot-de-vin, par toutes les pratiques concussionnaires du césarisme, ne ·put ni ~éformer une société, ni soutenir la nationalité, ni conjurer la chute de l'empire. Tout périt : il fallut, pour régénérer le vieux monde, la transfusion du sang barbare et l'effrayante pénitencerie du ·christianisme. La crise actuelle est absolument la ·me~e : la bourgeoisie s'affaisse, à son tour, sur les ruines de la monarchie et de la féodalité. Le 2 décembre en a révélé ]a turpitude : le rétablissemcnt de la monarchie constitutionnelle ne la rachèterait pas. Son existence ne tient qu'à un fil qui s'use tous les jours, l'autocratie napoléonienne, une méprise de sa plèbe. Avec les idées qui ont fait éruption depuis 1848, il est in1possible qu'un revirement n'arrive pas : la bourgeoisie alors peut etre exécutée d'un seul coup, instantanément et irrévocablement. A ussi bien, cette exécution ne sera que la conséquence <le l'arret rendu par elle-meme contre la royauté de juillet. La bourgeoisie s'était couronnée en la personne de Louis Philippe : elle l'a laissé périr, accusant son gouvernement de corruption, ·sans s'apercevoir que c'était elle-me~e qu'elle condamnait. Il n'y a pas, quoi qu'on ait dit, il ne saurait y avoir de gouvernement des classes moyennes; la raison en est dans leur mitoyenneté meme. Elles ont l'esprit de trafic, elles n'ont pas l'esprit de gouvernernent. Hors de l'aristocratie et de la monarchie il n'y a de gouvernement possible que celui de la nation tout entière, après que la révolution économique aura effacé la distinction de bourgeoisie et de prolétariat. La comédie, depuis 1Vlolière,a multiplié à l'infini les typ"es du bourgeois. Nous ~onnaissons les Dandin, les ·Biblioteca Gino Bianco
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