310 NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS pa11s, sous TOUS LES GOUVERNEMENTS. Aussi l'Académie, institution bourgeoise, et de génie, et de style, a-t-elle fait, par l'organe de M. Mignet, un éloge magnifique de M. Portalis. · Le bourgeois· est chrétien, et voltairien. Il admire l'Évangile, et il lit la Pucelle. S'il se confesse, il préférera pour directeur le jésuite au janséniste : le ConstitutionneZ en est un exemple illustre. Le bourgeois ne con- .nait pas la vie intérieure; il n'est ni contemplati~ ni mystique : il est sensualiste. Sa félicité, il la trouve à table et au lit. L'Enfer l'inquiète; il n'a pas la méme foi au Paradis. Il aimerait mieux ne pas mourir, capable qu'il se sent de jouir sans se lasser du bonheur, tel qu'il le co1nprend, pendant toute la durée de l'éternité. La bourgeoisie goute peu le pouvoir des prétres, tout • en leur faisant de profor1des salutations. En Italie, le ; bourgeois, jadis guelfe, repousse l'autorité ternporelle du saint-père, mais il redouble de dévotion à l'Évangile et de tendresse pour le clergé : voyez les procla1nations de Garibaldi. Il n'a pas, généralement, de religion ; mais il ne doute pas de la nécessité de · la religion : telle est sa manière de voir. C'est ainsi qu'il en use avec l'autorité, dont il n'a pa1s le sentiment, mais qu'il défend de sa ba1onnette citoyenne et de son vote. · Le bourgeois n'est point mauvais père de famille : mais ce qui lui parait surtout admirable dans l'union conjugale, c'est la dot; dans la paternité, c'est la succession. Le code civil a exprimé ce sentiment de la bourgeoisie: le.père ne peut pas déshériter intégralement le fils; et l'on voit, par les précautions dont la loi - BibliotecaGino Bianco
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