NOTES ET ÉCLAIRCTSSEMENTS 309 omnibus renversés, des pavés cléterrés, du bris des ·réverbères_. Mais l'arbitraire dans le gouvernement, la confusion des pouvoirs, les intrigues parlernentaires, le pele-mele des idées, l'entorse aux lois, l'abus des majorités, le chaos .dans les comptes, ·la corruption générale, : ne l'émeuvent guère. Son ame est comme la Bourse : le moindre tapage l'alarme; l'anéantissement de la vie morale nè l'affecte pa~. Qu'il gagne de l'argent, que ses acti..ons soient en hansse, il se retrouve : qu'il perde, on que son capital chòme, le monde, à ses yeux, est sens dessus dessous. En philosophie, le bourgeois serait sceptique, si le scepticisme n'exigeait un certa.in effort d'intelligence; il se contente de l'éclectisme, qui le dispense de raisonner et d'approfondir. Le bourgeois a horreur des systèmes; il se méfie des ~ommes à principes, des gens tout d'une pièce, qu'il met sur la meme ligne que les exaltés et les radicaux. Par choix, par go{1t, par calcul, autant que par indifférence et par impuissance, il est juste-milieu, doctrinaire. Son métier n'est-il pas de marchander, d'agioter, de surf aire? Couper ·les difficultés, trancher les pro blèmes , partager les différends , transiger sur tout, concilier Dieu et le diable : telle est sa méthode, sa philosophie, sa politique. Le meme esprit, qui a pro-• . ,, duit de nos jours les hommes d'Etat à bascule, a donné na1ssaÌlce à cette race de fonctionnaires à qui tout g~uvernement eRt bon, pourvu qu'ils en fassent partie et qu'ils .émargent. En suivant cette ligne, le bourgeois s'est trouvé, pour la preniièr~ fois, et à sa grande surprise, patriote. C'est un bourgeois de race, M. Portalis, · qui, servant la restauration avec le meme zèle qu'il avait ser-vi!'empire, trouva cette excnse fameuse : Je sersmon 26. Biblioteca Gino Bianco
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