NOTES ET ÉCLAJRCIS3EMENTS gent de Prusse déférait à ses vreux, il serait empereur. Ce qui arrete en ce moment, en France, le retour aux principes de 89, ce n'est pas tant l'opposition personnelle de Napoléon III que les appréhensions du parti orléaniste ou bourgeois , se disant à lui-meme que ce n'est pas tout de délivrer le pays d~ cette sotte comédie de l'empire, qu'il faut encore empecher le retour des manifestatioris de février. Si l'Angleterre, dont la centralisation avance rapidement, qui un jour ou l'autre, menacée par les armées du continent, peut se voir forcée ·d'établir chei elle la conscription et les ai--méespermanentes, si l'Angleterre tombe un jour sous le despotisn1e, ce sera par la peur. du suffrage universel et la réaction bourgeoisie. Appelée à discuter et voter l'impot, la bourgeoisie n'a jamais fait qu'un semblant d'op-position. aux tendance-s dissipatrices du pouvoir. 1/accroissement du budget et des dettes est alle du meme pas sous le régime co;nstitutionnel que sous celni du bon plaisir. C'est que la bourgeoisie a pris la place de l'ancienne noblesse dans la distribution des faveurs et des sinécures; que ce qui est perçu sur la masse à titre de contribp.tion lui revient sous forme d'appointements, de traitements et d'honoraires; et que l'impot lui-meme, par la ma.nièl-e dont il est partout établi, retombant sur la multitude travail- _leuse, laisse à peu près intact le revenu du bourgeois. Ce serait autre chose, assurément, si l'i1npot attaquait directernent la rente foncière, les bénéfice8 d'esco1npte, les di videndes de la co1nmandi te , en un mot, le produit net. Le bourgeois est ami de l'ordre, en ce sens qu'il a peur du bruit, .de l'agitation, des manifestations, des Biblioteca Gino Bianco
RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==