De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

~OTES ET tCLAIRClSSEMENTS la fusion des ordres : les États généraux n'étaient pas réunis que-déjà se manifestait, à l'égard de la plèbe, la réaction bourgeoise, ce qui amenait l'incendie de la manufacture Réveillon. La bourgeoisie a fait le 18 brumaire. · La bourgeoisie a fait le 2 décembre. La plèbe aussi a eu ses coups d'État : mais ceux de la bourgeoisie sont toujours dans le meme sens, 8auver lesintérét-s,quai qit'il en caute. La bourgeÒisie, par son industrialisme, par son mercantilisme, conçoit natureìlement l'État comme une grande exploitation. Elle tient-peu à la forme; elle se fut entendue, en-1789, avee les dcux ordres supérieurs, noblesse et clergé, s'ils avaient .daigné l'admettre en part du gouvernement ou du moins des profits. Sous la dernière république, un ami du préfet de police M. Carlier lui disait : Ah ça ! j'espère bien que vous ne négligez pas vos iutérets. - Il n'y a rien à jaire, répondit-il avec dégout. Un des griefs de la bourgeoisie contre le gouvernement républicain, ~près 1848, ce fut certainement ce mot de Carlier, rien à Jafre ! La bourgeoisie est la pépinière des parvenus : le gouvernement n'existe que po-ur leur ouvrir la carrière. Quelle folie aux nobles et aux pretres, en i 788, d'avoir voulu leur barrer le passage ! Et comme les bourgeois se dédommagèrent plus tard ! Ce que demande le bourgeojs, c'est la richesse : son amhition ne va pas jusqu'au gouvernen1ent. Il s'accommodera du despotisme, si le despote ménage ses intérets, lui prodigue les concessions, le laisse parler un peu, surtout ne l'effraie pas. Mais il va se plaindre et murmurer, si le prince menace de sa fiscalité les transacBibliotecaGino Bianco

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