304 NOTES ET ÉCLAIHCISSEllENTS Qui appuya tour à tour~ à quelques années de dis~ . . tance, et .avec un zèle égal. Constance, ·Constantin et J ulien, le pa:ien; le chrétien, l'apostat '? Toujours les bourgeois. L'indiffl~rence en matière de religion, la tolérance, est une qualité bourgeoise : il faut le recon.:. naitre à sa louange. C'est cette tolérance qui créa, au seizième siècle, le parti des politiques, autant vaudrait dire des indifférents; qui inspira la satire Ménippée, et détermina l'avénement de Henri IV. Grand principe, pour lequel Voltaire _asoixante ans combattu, et que la Révolution a fait entrer dans nos lois; mais qui trop souvent, pour la caste propriét-aire, trafiquante et conservatrice, se réduit à une pure prostitution de la cons- . c1ence. Sous la féodalité, la bourgeoisie s'enferman~ dans ses villes, fonde les communes : là est sa gloire. Mais tout aussitòt la com1nune bourgeoise. devient un appendice de la féoclalité, un troisième ordre dans la hiérarchie chrétienne, dont la plèbe rustique et citadine est soigneuse1nent exclue·. L'idée ne viendra pas aux bour- . geois de dire: L'Jitat, c'es~noits; et nous somni~stout le monde; ce serait la révolution clén1ocratique et sociale. L'établissen1ent des communes, dans l'esprit du bourgeois, n'a rien de patriotique, rien de nati?nal, rien d'humanitaire : c'est une manière de sauvegarder lAs intérets. Les intérets sauvés, il suffit aux hommes du tier3 de marcher à la suite des nobles, de s'y confondre quelquefois, d'etre comptés pour quelque chose, comme disait Sieyès. Ce n'est pas de la bourgeoisie que sortit Jeanne d'Arc: la bourgeoisie eut pris son parti de l'annexion de la France à l' Angleterre : le sentiment anglais, eneo re Biblioteca Gino Bianco
RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==