~ NOTES ET ÉCLAIRCJSSEi\1ENTS armes~ les intrigants préfèrent la politiqne. Les plus grossiers s'adonnent aufat· niente et à la bonne chère. Quelques-uns ont la passion cles chevaux, des chìens, des oiseaux, de la mécanique, etc. Il n'en manque pas que le mysticisme saisit, et qui se donnent à Dieu, sans en aimer davantage la Justice de l'humanité. L'idée qui absorbe l'intellect du bourgeois, à laquelle il ramène tous ses sentiments, toutes ses spéculations, au mètre de laquelle jl juge les hommes et les choses, est la RrcHESSE. Sa catégorie fondamentale est celle de · l'utile . 4 elle seule éclaire et lui rend visibles les objets placés sous son horizon. Le bourgeois apprécie le bien, le beau, le juste, le vrai, le saint, d'après la valeur vénale des. objets : ce qu'il ad1nire dans les produits de l'art, c'est ce qu'ils coutent; ce qu'il estime de la science et de la philosophie, c'est ce qu'elles peuvent rapporter. Sa raison ne se plie point à l'idée qu'on puisse etre homme de 1nérite et u'avoi_r su faire fortune. Ce n'est pas le 1nusicien qui a découvert les lois de l'acoustique, ni le peintre qui a créé la théorie de la .lumière : de semblables <lécouvertes ,. supposaient un génie d'uni versalisation incon1patible avec l'idolàtrie de l'artiste. Il en est ainsi du bourgeois : spéculateur, chercheur de bénéfices, encaisseur de différences, il a inventé la tenue des livres; il n'a pas su généraliser le principe de sa propre comptabilité, faire la philosophie de ses affaires : la science économique n'existe pas ... La meme influence de l'esprit bourgeois se manifeste dans la morale. Ce qui plait à la bourgeoisie dans la bouche du moraliste, c'est que la probité n'est autre chose, au fon<l, que l'intéret bien compris. I L'Art d'etre heu1·eum, inspiré, en grande partie, par BibliotecaGjno Bianco
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