De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

~OTES ET ÉCLA I RCISSEMENTS teurs. Eutreprend-il une industrie, c'cst encore moins comme industriel que comme négociant, afin de tenir de première main ses marchandises, et de s'assurer, avec le bénéfice de la vente, le bénéfice de fabrication. Tout son effort, en développant ses affc1ireset en augmentant sa clientèle, est de se faire remplacer à l'atelier par des travailleurs à gages : pour lui, il reste dans son magasin, dans son comptoìr, présidènt à la vente, causant avec les chalands et tenant ses écritures. N ouvel indice de l'antipathie du bourgeois pour toute profession laborieuse. N·ombre d'industries s'exercent par des gens qui ne savent pas le pre1nier mot du 111.étie:r ils n'en sont que les commanditaires; ce ne sont pas à proprement parler, des industrieux, ce sont des spéculateurs. Sur cette seule observation, on peut. prononcer que la bourgeoisie n' est, com1ne la noblesse et le clergé, qu'une institution préparatoire, qui tot ou tard doit disparaitre. Pour cela il suffit de deux choses : la discipline des transactions, la conversion des services ·d'entrepot, de transports, de Banques, de créclit, en services publics, et l'application de l'association ouvrière aux fabriques et 1nanufactures. Par cette double ~esure la bourgeoisie est atteinte dans son essence, et condamnée irrévocablement. Elle-1neme a donné, sans ' . le savoir, le signal de cette révolution, par ses compagnies de chemin de fer, de 1nines, d'armement, de bazars, etc., qu'il est si facile de transformer en exp~oitations ouvrières, sous la surveillance de l'État. Déjà la petite bourgeoisie, cette classe moyenne, aux doctri- .naires si précieuse, a co1n1nencé de céder la place aux grandes com1nandites; elle retourne au prolét.arjat. Biblioteca Gino Bianco

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