De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES. ET ÉCLAIRCISSEMENTS cience, tout en lui s'explique par son origine. Nous ne parlons pas de ses vertus : la bourgeoisie, soit dit sans médi'sance, n'_a pas de vertus qui lui soient particu-- lières, pas plus que la noblesse ou le clergé .. La vertu est le propre de l'hHmain-e natu-re; elle se manifeste dans toutes les situations; elle n'appar.ait nt1lle part ·camme une grace d'état. La corporation et la càste, dérogeant à l"universalité, ne peµvent que gauchir la . dignité humaine, la rendre plus ou moins équivoque et disgracieuse. Ce qui éloigne le bourgeois de la glèbe, de laquelle il est sorti, est le désir de se procur.er plus de bien-etre avec moins de peine, plus de sécurité avec moins de . dépendance. Jus.que-là rien de répréhensible : nous n'avons à noter qu'une tendance à économiser le travail et à se soustraire à la servitude ·générale. Comment le bourgeois .a-t-il résolu le problème? Le paysan, voué à l'exploitation du sol, produit la richesse par le travail proprement dit, par la maind'reuvre appliquée à l'~n1éiiagement des·récoltes et au . soìn des animaux. L'ouvrier de ca1npagne, quand il n'est pas lui-meme cultivateur, gagne sa vie de la meme manière, par le travail manuel. Le bourgeois, au contraire, cherche sa fortune dans le tra:fic : c'est par là que débutent tous ceux qui abandonnent les cha.1nps pour se retirer à la ville. D'abord, il se fait marchand forain, puis commerçant domicilié, en gros et en détail, . commissionnaire, preteur d'argent, banquier, etc. Chacune de ces fonctions a son utilité sans doute : mais on peut dire que le·bourgeois, en s'y adonnant de p0référence, en se faisant intermédiaire des échanges, fuit le . travail et se sépare de la catégorie des vrais producBiblioteca Gino Bianco ·

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