De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIHClSSEMENTS composait d'industrieux et de marcbands, se retrancba dans ses bourgs clos de murailles, dans ses villes . . Le clergé, la noblesse et le servage ne formant plus aujourd'hui de castes, on entend par bourgeois tout particulier vivant surtout du ferm~ge de- ses terres, du loyer de ses maisons, de l'intéret de ses capitaux, des bénffices de ses entreprises; par plébéien ou prolétaire tout individu n'ayant pour subsister que son travail. Toutef ois on a coutume d'ajouter à la bourgeoisie les petits industrieux, artisans, fabricants, boutiquiers, cultivateurs, etc., établis à leur co1npte, plus, parmi les employés ou travailleurs, ceux dont le revenu dépasse d'une certaine quantité le revenu moyen de tous les rnembres de la nation. Il en résulte que la bourgeoisie se subdivise en lzaute et basse : cette dernière constitue de nos jours, à proprement parler, la classe • moyenne. La nature ne crée pas plus de bourgeois que de nobles : mais la distinction des classes une fois faite par le jeu des intérets et les évolutions de la société, le bourgeois tend à constituer, con1me autrefois le noble et le p_retre, un type à part, une race dans la race, aussi facile à reconnaitre, par son langage, ses sentiments, ses habitudes, que le Chinois, le Juif, le Boheme, le Scandinave, le Tartare, l'Arabe, par leur physionomie. l,e bourgeois est un vilain qui a quitté la glèbe pour le trafic et le métier, et qui s'est fait, par les affaires, une fortune plus ou moins -rapide et considérable. Quiconque a vécu clans une ville de province a pu voir de ces transforn1ations : il s'en fait tous les jours. · · Le caractère du bourgeois, le tour et la portée de son esprit, la trempe de, son ame, l'énergie de sa cons25. BibliotecaGino Bianco '

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