NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS 281 supérieur vaudra 20 fr. ; au 3e degré, il vaudra 45 fr. ; au 4e, sq fr.; au 5e, 125. Un génie du 16e degré, s'il · s'en rencontrait de pareils, vaudrait 1,280 fr. par jou.r, soit, par an, 467,200 fr. de revenu. M. de Lamartine, se recommandant à la générosité du peuple français, ne de1nandait pas mojns que cela. L'empereur Napoléon III, en fixant sa liste civile à 25 millions de fr., non-compris les revenants-bons, s'est estimé lui-meme comme un génie du 118e degré, ce qui approche du fameux diamant le Régent; dont le poids est de 136 karats. Il existe des diamants plus gros que le Régent, et l'on a vu des potcntats plus haut rentés que l'empereur Napoléon III, que l'on peut ainsi regarder encore comme modeste. La conséquence se voit venir. Par une loi d'équilibre aussi admirable qu'elle est sévère, la société ne produit juste que ce qu'elle consomme. Ce qui ne se consomme pas, restant sans valeur, ne se produit pas. Les objets de première nécessité donnant la mesure des autres, il en résulte que, tous comptes faits, la production d'un pays comme la France n'est pas, il s'en faut de beaucoup, en y comprenant la production des hommes de génie et d'intelligence, de 1 fr. par jour et par tete d'habitant. Conséque1nment, il s'en faut de beaucoup que la consommation, par jour et par tete, puisse etre de 1 fr. D'où il est aisé de conclure que les 36 1nillion.s q.e Français ne gagnant et ne dépensant, bon an mal • an, que leur nécessaire, il faut, pour faire au génie sa haute-paie, prendre sur la subsistance des autres; il faut, dis-je, pour entretenir les beaux esprits, les illustrations nationales, les grandes individualités qui font la gloire de l'empire, que la masse se prive d'une partie · T. I. 24 Biblioteca ·Gino Bianco
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