De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAll\ClSSEMENTS 277 Les faits et les témoignages viennent à l'appui de ce que nous disc,ns. Une preuve, d'abord, que le génie l1umain n'a rien de spécial de sa nature, c'est que les hommes d'un vrai génie, d'une vraie intelligence, car c'est, comme l'on voit, à très peu près la meme cl1ose, sont propres à tout; les grands artistes, tels qu'un Michel-Ange, un Léonarcl de Vinci, cultivent indifi'éremment tous les arts, et qui oserait douter qu'ils ne réussissent également bien dans l'inclustrie? Les grands penseurs, Descartes, Leibnitz, Pascal, l(ant, aussi bien que Pythagore, Platon, Aristote, sont mathématiciens, moralistes, historiens, théologiens, orateurs, poètes, naturalistes, etc. Puis, nous voyons que le génie, d'une extreme simplicité au début, puisqu 'il se réduit à la perception d'un rapport, développe sa puissance et son universalité par l'exercice. Le génie, disent les un~, c'est l'attention; selon les autres, c'est la patience.__:_ Comment avez-vous fait vos découvertes? demandait-on à un savant dB génie. En y pensant toitJours. - Or, cette puissance du génie, qui s'accroit indéfini1nent par la continuité et l'intensité de l'action, a sa source dans la puissnnce de l'organisme, ainsi que les hommes de génie euxmemes le donnent à entendre. Quelle est la première qualité de l'orateur? demandait- on à Démosthène. L'action. - La seconde? L'action. - La troisième? L'action. - Pour accomplir la Révolution, disait Dan·- ton, que nous faut-il? De l'audace, encore de l'audace, et toujours de l'audace. Qu'est-ce qui fit le génie militaire d'un Condé, d'un Villars, d'un maréchal de Saxe, d'un Masséna, d'un Bonaparte? L'énergie vitale, qui, s'appliquant à la lutte, leur donnait ces illuminations BibliotecaGino Bianco

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