De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

270 NOTES 1-.T ÉCLAIRCISSEMENTS I pris la forme d'inteJligence, et qui se fortifie incessamment, par la mémoire, de l'expérience de toute l'espèce. On demande si les minima et les maxima seront toujours les memes. • En quoi, d'abord, consiste le génie humain '? - En une faculté générale d'industrie, sanR objet spé•• ~ial, et d'une extreme pauvreté au début; mais qui, par . la réflexion et l'analyse, devient capable d'un développement indéfini et en tout sens. C'est cette évolution raisonnée du génie qui engendre parmi nousles métiers, les arts, les scie1ice.s, la philosophie, la religion, la politique, et qui consti tue, à propre1nent pa.rler, l'intelligence, la raison. Il suit de là que si la puissance du génie naturel est à très peu près la meme chez tous les hommes, si elle ne va pas, dans son plus grand écart, du simple au quadruple, la puissance évolutive de ce meme génie, l'intelligence, doit conserver le meme rapport : les différences d'homme à homme, beaucoup plus grandes dans l'état civilisé qu'à l'état de nature, viennent surtout de l'éducation donnée aux uns, refusée aux autres, et de la spécification, qui, au lieu de donner à chaque génje• individuel son développement intégral, confine la multitude des ames dans l'uniformité et la parcellarité du tra vail, où elles s'hébèten t et finissen t par se pétrifier. Ceux que, dans notre admiration et notre reconnaissance, nous appelons par excellence des hom1nes de génie, sont des sujets en qui l'éducation et l'~xercice, le travail raisonné, la philosophie, ont développé, fortifié le génie naturel, tandis que la 1nasse, laissée à elle-meme, muselée par la misère et le travail servile, croupit dans l'inertie et l'ignorance. Biblioteca Gino Bianco

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