De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAlHClSSEMENTS puissance organique, nous entendons non pas la force d'action absolue, ce qui reviendrait à mesurer la puissance organique aux dimensions du corps organisé et à sa masse; mais la force d'action relative, c'est à dire eu égard à un poids donné de matière. C'est ainsi qu'il y a plus de force motrice, de puissance organique, dans l'hirondelle que dans la baleine, dans le rhinocéros ou dans l'autruche. D'après c~la, on voit déjà que dans chaque- espèce animale prise à part, la puissance d'instinct, de meme que la puissance organique, entre individus appartenant à cette espè~e, est sensiblement égale. Il y a des différences, sans nul doute ; mais elles sont pour 11ous, la plupart du temps, inappréciables. Il en est de me1ne de l'homme, dont l'organisme est si compliqué, sujet à tant d'acciclents,· par conséquerit à tant d'inégalités. En premier lieu, la puissance organique varie dans des limites assez étroites. Supposons que la force musculaire de l'individu ·moyen soit de 10 kilogrammes élevés à la l1auteur d'un mètre par · chaque seconde pendant 12 heures de travail quotidien: une force de 20 kilogra1nmes serait déjà chose fort rare; une force ·de 30 kilogrammes ne ·se trouverait presque plus. Au point de vue dè l'action musculaire, il n'y _apas d_'homme qui en vaille réellement trois. Cette formule peut s'appliquer au génie, que nous suppos·ons, à l'état de nature bien entendu, proportionnel à la puissance organique : a; étant la valeur. moyenne du génie dans le sujet humain, il se rencontrera peut-etre des individus d'élite dont le génie égale x X 2; il n'y en a point dont le génie égale a; X 3. l\Iais il s'agit de l'homme civilisé, ·en qui le génie a • BibliotecaGino Bianco

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