NOTES ET ÉCLAlnC!SSEMENTS coup, en l'an II de la République, si fameux, et si oclieux, par la pro1nulgation qu'en :fitRobespierre. Cette vogue du déisme se conçoit : pour les ames faibles, qui, tout en renonçant à la foi chrétienne et se donnant cles airs de rationalisme, désirent néanmoins conserver un fonds de religion, rien de plus commode que cette profession de foi en deux articles, à la musulmane, l'Existence de JJieu et l'Im1nortalité de l'ame. Avec cela on se tient pour d-Cnnentrenseigné, on n'examine plus: y a-t-il rien de mieux assuré en matière d'opinion que ce que l'on n'examine pas? On ne trouverait peut-etre pas, au double point de vue de la religion et de la philosophie, de doctrine plus inconséquente, plus étroite, plus sotte que cette réduction du christianisme : c'est justement ce qui fait sa fortune. On ne veut plus etre confondu dans la tourbe des croyants qui admettent sans discuRsion tout ce que disent les pretres ; mais on est incapable en meme temps de suivre jusqu'au bout la critique philosophique. De 1neme qu_el'idée pure est au dessus de la portée moyenne des esprits, la Justice pour elle1neme est au dessus de la plupart des consciences; et l'on se tient dans un éclectisme niais qui_satisfait également la présomption et l'impuissance. Je crois à l'existencede Dieu et à l' im·mot·talitéde l'dme ! Cette confession maçonnique, qui depuis Rousseau réjouit les frères, m'a toujours paru l'équivalent de celle-ci: Je suis un imbécile et un poltron. Quelques-uns cependant, ayant plus de capacité ou plus de loisir, se permettent de chercher au delà. Le Tuileu1· de l'.Écossisme, publié en 1812, et destiné surtout aux maçons des grades élevés, prof esse, sous le nom de Système de la géntfrationuniverselle, une sorte de T. I. 25 BibliotecaGino Bianco
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