De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÈCLAlRCISSEM ENT~ 267 cubin~t emportant pour les concubinaires, comme le mariage p-our -les mariés, l'interdiction de tout con1merce étranger, la fidélité conjugale devint obligatoire, la fornication et ce qui s'ensuit fut réputée crime ou délit. Il y eut donc restriction dans les rapports des sexes, exclusion de certains faits réputés autrefois licites, et qu'aucun privilége, au·cune distinction de classes n'eut su innocenter. Le droit de cuissage, en un mot, répugne essentiellement à I 'esprit cbrétien, à la société chrétienne. Nous croyons à un abus, à une jnso]ence de la féodalité, à une extorsion outrageuse, qui mettait le comble à toutes les avanies et rapines des féodaux, mais rien de plus._Les pièces citées à l'appui du prétendu droit du seigneur confirment cette appréciation : elles 1nontrent partout !'alternative posée par le seigneur entre le.paiement d'une redevance et la prélibation de la mariée; elles prouvent de plus que là où le seigneur a voulu prendre. au sérieux son droit de prélibation, les vilains se sont révoltés_et ont malmené le seigneur. Les seigneurs, ·comme on sait, établissaient des redevances à leur profit sur tout. Il y avait droit de 1nouture, droit de cuisson, droit dé péage; droit à la naissance, droit aux funérailles (conservé sous le nom de droit sur les successions) ; droit de serrure, droit de portes et fenetres, droit de cornette, droit de tra ver- ·sin, etc. L'idée de mettre un droit sur le mariage ne pouvait manquer de venir à son tour : le précepte ou conseil de pas·ser les trois pre1nières nuits dans la continence fournit un prétexte de plus. De là, à l'usurpation par le seigneur du droit de cuissage, il n'y avait qu'un pas. En Russie, les boyards se permettent quel-· quefois d'en user de meme avec leurs serves. Ils prétenBibliotecaGino Bianco·

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