De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

"NOTES ET ÉCLAIHCISSEMENTS " l'usage des sacrements èt la pratique des bonnes " rnuvres deviennent indifférents; les représentations " et les i1npressions les plus criminelles qui arriYent " dans la partie sensitive de l'ame ne sont point des_ " péchés. ,,-( Ibid.) Traduisons cela, et appliquons-le à la société contemporaine. . La France, par exemple, est entrée depuis le 2 Décembre _dans une ère qu'on peut appelBr, en se servant de l'expression de 1\tiolinos, une ère de contemplation politique et sociale. La France, en effet, ne raisonneplus; elle se méfie des logiciens, elle a prur des icléologues. La moindre opposition lui est douloureuse, elle ne den1ande qù'à v·ivre dans le silence. et la quiétude. Sa pensée to1nbe d'une chute continue, et s'abime dans un complet aplatissement. Elle ne reftéchitsur rien, ni sur JJieu, ni sur elle-méme. Son ancienne religion, elle ne la comprencl plus; elle la pratiqus encòre moins, bien qu'elle la paie. Elle n'a nul souc~ de sa Révolution, maintenant enrayée, abjurée, conspuée. Ne lui parlez pas de sa mission dans l'histoire, de l'av~nir ~e la civilisation, de l'amélioration du sort des masses : ces idées l'importunent, la troublent; dévotement elle les écarte, comme une suggestion du malin. Le travail, dont après Février elle a tant parlé, a perdu à ses yeux toute considération. -Lesvrais producteurs, à ses yeux, ne sont pas les travailleurs, rnisérables manouvriers, ames inférieures, sorte. d'outils vivants, inc_apables de s'élever aux sublimités .de .la contemplation : ce sont les spéculateurs, les commanditaires, les · agioteurs, les inventeurs, tout ce qui agit par la pensée pure, par le crédit, par des co1nbinaisso11s mécaniques, chimiq:ues, finanBibliotecaGino Bianco

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==